Voici une liste de citations extraites de Emile ou De l'éducation de Rousseau. Le numéro des pages se réfère à l'édition GF.
Livre premier
On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation
Tout ce que nous n'avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l'éducation. Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes ou des choses.
Les bonnes institutions sociales sont celles qui savent le mieux dénaturer l'homme, lui ôter son existence absolue pour lui en donner une relative, et transporter le moi dans l'unité commune; en sorte que chaque particulier ne se croie plus un, mais partie de l'unité, et ne soit plus sensible que dans le tout.
Avant la vocation des parents, la nature l'appelle à la vie humaine. Vivre est le métier que je veux lui apprendre.
Vivre, ce n'est pas respirer, c'est agir; c'est faire usage de nos organes, de nos sens, de nos facultés, de toutes les parties de nous-mêmes, qui nous donnent le sentiment de notre existence. L'homme qui a le plus vécu n'est pas celui qui a compté le plus d'années, mais celui qui a le plus senti la vie.
Observez la nature, et suivez la route quelle vous trace. Elle exerce continuellement les enfants; elle endurcit leur tempérament par des épreuves de tout espèce; elle leur apprend de bonne heure ce que c'est que peine et douleur.
Je ne sais point apprendre à vivre à qui ne songe qu'à s'empêcher de mourir.
La seule habitude qu'on doit laisser prendre à l'enfant est de n'en contracter aucune
Quand la raison commence à les effrayer faites que l'habitude les rassure. Avec une gradation lente et ménagée on rend l'homme et l'enfant intrépides à tout.
Toute méchanceté vient de faiblesse; l'enfant n'est méchant que parce qu'il est faible; rendez-le fort, il sera bon : celui qui pourrait tout ne ferait jamais de mal.
nos premiers maîtres de philosophie sont nos pieds, nos mains, nos yeux
Livre deuxième
Au fond, c'est moins le coup que la crainte qui tourmente, quand on s'est blessé.
Le monde réel a ses bornes, le monde imaginaire est infini; ne pouvant élargir l'un, rétrecissons l'autre; car c'est de leur seule différence que naissent toutes les peines qui nous rendent vraiment malheureux — p154
L'homme vraiment libre ne veut que ce qu'il peut, et fait ce qu'il lui plaît — p160
Ne donnez à votre élève aucune espèce de leçon verbale; il n'en doit recevoir que de l'expérience — p177
J'aime mieux être homme à paradoxes qu'être homme à préjugés — p180
C'est la loi de l'obéissance qui produit la nécessité de mentir — p198
La seule leçon de morale qui convienne à l'enfance [...] est de ne jamais faire de mal à personne — p204
L'enfance est le sommeil de la raison — p209
Il faut dire la vérité nue aux enfants: sitôt qu'on la couvre d'un voile, ils ne se donnent pas la peine de le lever — p220